Virginie reprend et valorise le domaine familial
Après avoir entrepris des études de vente et de paysagiste, c’est à 30 ans, en 2012, que Virginie de la Sablière décide de créer la société d’exploitation du domaine familial de Boutiguéry, à Gouesnach, dans le Finistère.Isabelle Cordier
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À ce jour, Virginie de la Sablière est gestionnaire du domaine de Boutiguéry et développe des activités de service afin de valoriser les terres familiales. Quatrième génération de découvreurs de plantes (tous aussi navigateurs, comme il sied aux Bretons), elle est « tombée dans la marmite du végétal quand elle était petite » ! Titulaire d’un BTS force de vente avec une carrière dans les assurances et le prêt-à-porter, elle entame, en 2010, deux années de formation à l’ESA d’Angers (Maine-et-Loire). Il s’agit d’un cycle de BTSA Aménagements paysagers pour adulte, par correspondance, avec une semaine par trimestre à l’école, plus un travail en alternance sur le domaine et, en parallèle, un emploi de responsable de boutique de vêtements. Ces formations lui permettent d’envisager de reprendre le domaine et de mettre en place des services supplémentaires « à vendre », car elle n’a qu’un objectif : faire vivre la propriété de son enfance. Elle doit prendre le relais de son père, Christian de la Sablière, peintre et botaniste, créateur de l’actuel parc à l’anglaise. Il y a planté – sur 20 ha – plus de 40 000 rhododendrons hybrides et azalées, poursuivant ainsi la collection de son propre père. Toutefois, entretenir et conserver un tel patrimoine n’est pas sans difficultés, alors qu’avec son BTS d’aménagements, les bureaux d’études lui ouvraient des horizons plus rémunérateurs.
Créer une société pour s’installer
Pourtant, ayant compris que sa place était au domaine à plein temps, elle se lance dans le montage d’une SARL commerciale, la formule la plus simple, sans investissements et sans autre soutien que celui de l’approbation familiale, avec seulement le dispositif « Acre » (1) pour l’aide à la création d’entreprise. « Je ne voulais pas être favorisée », explique celle qui paie des loyers à sa famille via un bail à long terme. C’est donc dans une seule société qu’elle mène – depuis plus de six ans – plusieurs activités (encadré). Leur développement n’est possible qu’en embauchant du personnel pour les tâches d’entretien. Une partie est déjà sous-traitée à un micro-entrepreneur, le parc s’étendant maintenant sur 25 hectares avec la pépinière. De plus, le passage au zéro phyto depuis deux ans demande une attention particulière, y compris sur les 25 ha du domaine forestier.
Challenges : diversification et viabilité
Cependant, la question de la viabilité économique est aujourd’hui posée alors même que les projets sont nombreux. Virginie de la Sablière veut se diversifier autour des plantes médicinales et comestibles et suit une formation spéciale, en ligne, avec « Le Chemin de la Nature » (2). Pour accroître l’attractivité du domaine, avec du mécénat, elle envisage une exposition permanente des photographies de son arrière-grand-père explorateur. Au programme aussi, la création de prairies fleuries afin de développer des ruches pédagogiques, la propriété accueillant déjà vingt ruches de transhumance. Alors qu’il n’est pas question d’augmenter les tarifs de visite, le défi économique reste à relever.
(1) L’Acre (Aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise) permet de bénéficier d’une exonération temporaire de cotisations sociales sur 12 mois et ouvre droit à une aide à la création ou reprise de l’entreprise (Arce).
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